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Gaël AYMARD

CO-ANIMATEUR

Edouard Fiess

#82 - Edouard Fiess / Navily : Le premier guide côtier communautaire mondial

Aujourd’hui, nous retrouvons une fois de plus la mer et ses marins. Édouard Feiss nous raconte la naissance, la construction et le développement de Navily. Ce guide côtier en ligne est aujourd’hui celui qui regroupe et met à disposition le plus d’informations. Comment est née l’idée de Navily, « The navigation family » ? Comment Édouard et Benjamin, son ami et associé, ont-ils réussi à créer une application de navigation marine ? Pourquoi et comment la communauté joue un rôle majeur dans cet outil destiné aux plaisanciers ? Édouard s’est confié à mon micro pendant 2 h.

Avant de s’organiser pour créer une application : la naissance d’une idée et d’un projet maritime.

Si de nombreuses personnes embrassent l’entrepreneuriat parce qu’ils ont envie de se lancer dans cette aventure, ce ne fut pas le cas d’Édouard. L’idée de Navily est tout simplement née à l’occasion d’une galère personnelle dans un mouillage, lors d’une virée entre amis amateurs de bateaux…

On voit qu’il y a vraiment un sentiment d’entraide entre les marins et on se dit : « J’aimerais bien ajouter un avis sur ce mouillage-là, j’aimerais pouvoir dire : « attention, dans ces conditions-là, ce mouillage-là n’est pas bien » pour que les personnes qui arrivent plus tard puissent le savoir. […] C’est vraiment de là que part l’histoire.

Édouard et Benjamin ont eu l’envie de créer une application de navigation marine communautaire bien avant de bâtir un business model. Ce n’est que dans un second temps que Navily est devenu une réelle (et bien belle !) aventure entrepreneuriale.  

« La première version de Navily qu’on fait n’a pas de business model, c’est-à-dire qu’on n’a aucun moyen de gagner de l’argent […]. On n’était pas là en mode : « Comment est-ce qu’on va devenir riche ? ». C’était plus : « Nous, on en a besoin. C’est un outil qui nous paraît utile. On pense que la communauté va aimer […] et on est assez fous pour se dire : « On va investir de l’argent, on va payer une entreprise pour développer cette application… ». Derrière, on ne sait pas ce qu’on va en récupérer, mais c’est juste que le concept nous plaisait. »

Édouard nous raconte également d’où vient le nom de « Navily », qui est en fait un concentré du nom de l’entreprise qui se cache derrière : « The navigation family ». Vous découvrirez aussi :

  • pourquoi, à l’aube des startups, ils ont préféré Nice à Paris ;
  • les difficultés qu’ils ont dû surmonter pour créer leur application;
  • à quoi ressemblaient leurs débuts de communication (et comment Télématin a participé à changer leur vie)…

Le développement d’une application de navigation marine devenue premier guide côtier pour plaisanciers.

Ensuite est venue la véritable création d’une entreprise, avec tout le travail que ça implique. Il a notamment fallu se pencher sur l’aspect financier cette aventure. Créer une application avec une forte vocation communautaire oui… mais il fallait malgré tout trouver un moyen d’équilibrer le budget !

Édouard nous raconte comment est né le premier business model de Navily. Basé sur la réservation de places auprès des ports, ce fut tout un parcours du combattant que de travailler dessus. Au fil des années, des business models différents ont suivi.

Si l’univers de la navigation marine vous est inconnu : ne vous inquiétez pas. Vous aurez le plaisir de découvrir les problématiques des plaisanciers, de façon simple et agréable. Édouard explique :

  • les avantages de la réservation en ligne pour les ports ;
  • quels problèmes cela résout pour les plaisanciers ;
  • et aussi, en quoi proposer ce service était un vrai challenge (ce qui est assez amusant, quand on sait la facilité avec laquelle nous réservons en ligne aujourd’hui !).

« Les vieux loups de mer, eux, ils sont habitués avec ce stress-là. Mais il y a tout un pan de une population de gens un peu moins aguerris, un peu plus jeunes, des gens qui ont des enfants à bord, etc., qui, eux, ont envie de cette sécurité de pouvoir se dire : « moi, je sais que j’ai une place qui m’attend ». Le seul moyen pour ces gens-là, avant Navily, c’était d’arriver au port au midi, à 13 h, à 14 h, donc tôt dans l’après-midi et de prendre leur place. Une fois qu’on a pris sa place, on ne ressort plus du port. […] On ne profite pas complètement de sa journée au mouillage. […] C’est une expérience un peu différente. »

« Ils nous appellent en disant : « Mais attendez, si je réserve avec vous... quand j'arrive au port, j'ai une place pour moi ? ». Je dis : « Ba oui, c'est le concept de la réservation : tu réserves, t'arrives, tu as une place ». « Mais... Genre c'est ma place ? Elle est réservée pour moi ? Donc si j'arrive à 18 h - 19 h, la place, ils me la gardent ? ». « Oui oui, tu as réservé, donc tu as une place pour toi. » […] C'était un concept un peu étrange de se dire « Mais ça va fonctionner ? Comment est-ce que vous faites ? Les ports, d'habitude, on ne peut pas réserver... ». On a dû faire vraiment toute cette partie évangélisation-éducation. »

Navily aujourd’hui et demain : une vision communautaire du monde maritime, au service des utilisateurs.

Créer une application de navigation marine ne se résume pas à concevoir des fonctionnalités utiles pour les plaisanciers utilisateurs. Dans cet épisode d’Aventure Humaine, Édouard nous parle aussi de :

  • la répartition des tâches entre Benjamin et lui ;
  • la gestion d’équipe ;
  • les levées de fonds de The navigation family ;
  • le passage, sur plusieurs années, d’une équipe informatique externe à interne ;
  • l’activité de l’entreprise quand la saison des plaisanciers est terminée…

« Pour résumer, on a 700 000 utilisateurs inscrits, on a un peu plus de 12 000 ports référencés sur l'application [...] au niveau mondial. On a 18 000 mouillages référencés, au niveau mondial aussi, mais avec quand même une grosse concentration sur la Méditerranée et les Caraïbes. En termes de collaboration, on a un peu plus de 120 000 avis utilisateurs et à peu près 80 000 photos. Ça fait de nous, aujourd'hui, le plus gros guide côtier au monde. On est le guide côtier qui a le plus d'informations. »

Au fil du temps, il a fallu imaginer de nouvelles fonctionnalités. L’un des objectifs étant de trouver des options payantes qui soient pertinentes pour l’entreprise, les utilisateurs et les partenaires. Et ce, bien sûr, sans perdre de vue l’importance de l’aspect communautaire du projet, très présent dès sa conception !

« C’était : comment on peut pousser le côté « développer des outils sur la base des utilisateurs qu’on avait », pour vraiment profiter de cette communauté et faire profiter à toute la communauté du fait qu’il y avait autant de gens sur Navily ? Ce côté chat entre plaisanciers était super important. »

Que vous soyez plaisanciers ou non, utilisateur de cette application de navigation marine communautaire ou pas, nous espérons que cette immersion dans l’univers de la mer vous plaira. Si vous songez à créer une application, ce retour d’expérience complet et bienveillant sera, sans aucun doute, bénéfique et instructif.

Edouard recommande en fin d’épisode de suivre la chaîne Youtube Kurzgesagt