À VOUS LES STUDIOS #18 - Dans les coulisses du podcast De l’Or dans les Mains avec Gabrielle
Moi, j'ai déjà eu des rendez-vous dans un cabinet ministériel où les gens pensaient que le podcast était une vidéo. Donc, je pense qu'il y a un vrai travail à faire de démocratisation de cet outil, mais qui suppose quand même d'avoir un smartphone, donc d'être très lié, d'être très, d'être pas un illettré numérique, ce qui est tout de même le cas aujourd'hui encore de 12 % de la population.
Qui incarne la voix De l’Or dans les Mains ?
Il s’agit de Gabrielle Légeret, fondatrice d’une association qui s’appelle De l’Or dans les Mains, et qui a pour mission de sensibiliser les jeunes aux métiers manuels.
Dans quel contexte s’est lancé son podcast ?
À l’époque, Gabrielle travaillait dans une association qui accompagnait des jeunes des zones rurales dans leur orientation. Son constat est sans appel : les métiers manuels et de l’artisanat ne sont clairement pas assez mis en valeur et parfois, même pas évoqués.
Ayant grandi à la campagne, Gabrielle a assisté à la fermeture de beaucoup d’ateliers et manufactures, faute de repreneur, faute de vocation, faute de transmission.
Pourtant, ces ateliers fonctionnaient bien et créaient du lien social dans une zone rurale, à une époque où certains services publics et commerces avaient, eux aussi, fermées boutiques.
Malheureusement, en face, personne pour reprendre.
Les coulisses du lancement ?
Gabrielle vient de finir ses études à Science Po et décide d’aller rencontrer des artisans autour de là où elle a grandi, en Touraine. Ses premières interviews sont remarquées et on la contacte très rapidement pour lui commander des podcasts au niveau régional.
Et en fait, assez vite. Au bout du sixième épisode, j'ai été contacté par Malo qui à l'époque je ne connaissais pas, qui m'a découvert sur Instagram et qui m'a dit, j'aime beaucoup ce que tu fais, j'ai envie de t'accompagner, j'ai fait pas mal de photos, vidéos, etc. Donc, on est devenu deux. Et en fait, pour relayer le podcast, moi, j'allais beaucoup publier sur des groupes Facebook.
Quel est le format de De l’Or dans les Mains ?
Des épisodes d’une dizaine de minutes une fois par semaine avec une moyenne de 500-1000 écoutes par épisode. Les micros sont tenus dans les mains et près de soi pour une meilleure immersion sonore dans les ateliers ou manufactures.
Des galères rencontrées ?
Pour tout vous dire, on a adoré les anecdotes de Gabrielle ! « Un peu tête en l’air », Gabrielle est déjà arrivée en enregistrement… sans micro ! (Fan fan de cette anecdote je vous dis !)
Elle a également expérimenté le fait d’avoir oublié sa carte SD et de devoir en acheter une d’urgence dans un supermarché de très bonne heure…
Il y a aussi une anecdote qui m’a touchée particulièrement, car je l’ai moi-même expérimenté à une époque.
Donner la parole à des personnes talentueuses, mais qui n’ont pas l’habitude de parler d’elles et encore moins devant un micro. C’est tout le travail passionnant du podcaster qui se transforme en véritable accompagnateur, donneur de confiance.
Comment faire connaître son podcast ?
Faire connaître son podcast est une chose. Le faire connaître auprès des bonnes personnes en est une autre et c’est là, d’ailleurs, qu’est la priorité.
Pour Gabrielle, le plus important est de faire connaître les métiers manuels aux jeunes. Très clairement, les jeunes n’écoutent pas spécialement de podcast. Sauf si on le leur demande, dans un cadre scolaire, familiale, sportif etc.
Gabrielle se sert donc du podcast comme outil pédagogique.
En quoi le podcast permet de prendre un nouveau virage ?
À sa sortie de science Po, Gabrielle savait que ce n’était pas dans cette voie qu’elle voulait se diriger. Son coeur était appelé ailleurs. Dans les zones rurales, auprès des artisans et en lien avec les jeunes. Elle a donc commencé par rencontrer des artisans localement en Touraine et rapidement, le comité touristique de la région leur a commandé des podcasts. Donc il a fallu facturer. Pour facturer, il faut une structure. C’est là que l’association De l’or dans les mains s’est crée.
Aujourd’hui, l’association repose beaucoup sur le mécénat privé et des subventions.
Merci à Gabrielle pour sa belle énergie, ses convictions, son engagement pour la jeunesse et la valorisation de métiers incroyables trop peu mis en valeur.
Pistes à retenir :
- Lancer son podcast si on a un sujet de coeur en lien avec ses convictions et ses observations, expérimentations
- Avoir un podcast c’est aussi donner de la voix
- Frapper à toutes les portes (service public, mécénat…)
- S’entourer pour éviter de tout faire seule (chronophage et contre-productif)
- Trouver sa cible !
- Éviter de se focaliser sur le taux d’écoute, la cible reste la priorité.