#94 - Matthieu Brunet [Arcadie] | Coopération et solidarité : l'avenir du business durable
En fait, c'est le marché bio qui a cru de 12 à 15 % par an depuis qui s'est créé dans les années, dans les années 80, et donc, arcadie a été porté par ça. Des fois on fait un peu mieux, des fois on fait un peu moins bien, puisque, voilà, les épices, c'est tout, pour un peu différent du reste, mais grosso modo, en tout cas, jusqu'en 2020, on a été porté par le marché, et 15 % par an, c'est doublé tous les cinq ans. Donc, en fait, quelque part, au début, ça va. Non, quand tu passes, quand tu passes 200 à 200 000 euros de chiffre d'affaires, bon, ben, voilà, c'est pas. Mais quand tu passes de 10 à 20 millions, et ben, en fait, là, ça commence à faire beaucoup. Donc, donc, on a été porté par ça et ça a été vrai jusqu'en 2020, et là, depuis 2020, voilà, il se passe des choses particulières dans le marché de bio, du marché du bio, c'est que, d'une part, pendant le covid, on a énormément bénéficié de du fait que les gens refaisaient plus la cuisine chez eux et donc étaient à la recherche d'ingrédients, d'un effet aussi santé certainement, où ils se sont dit que, face au covid, ils avaient certainement intérêt à avoir une nourriture plus saine. Et donc, nous, on a eu jusqu'à des 50 % de croissance, qui ont été assez fou, et donc, on a monté jusqu'à 24 millions de chiffres d'affaires. Et depuis quasiment deux ans que on est, on est à peu près sorti du gros du covid. Là, par contre, effet inverse, et là, on est descendu à 18 millions de chiffres d'affaires. Donc, on a fait, voilà, du gros baisse 10% en 10 % de baisse en 2021 et 20 % en 2022, donc c'est des grosses baisse et c'est tout le marché qui vit ça.
Matthieu
Enfin, voilà, on va voir. C'est loin du siège, non, non, non, c'est à 10 minutes en voiture. Alors, on aurait aimé que ce soit juste à côté, ce serait plus pratique, mais c'est quand même pas très loin. Et puis, l'autre chose c'est que les terres qu'on a achetées sont assez dégradées, qui étaient d'anciennes terres de vignes et qui ont été très, très dégradées, et, en fait, on s'est retrouvés vides devant la difficulté que notre productivité était vraiment minable, qu'on n'arrivait pas à sortir des volumes vraiment intéressants, et donc, c'est posé la question de Bon va là. Ok, on a une terre dégradée, est-ce qu'on arrive à la restaurer? Est-ce qu'il y a un enjeu? Des abords des entrants naturels, Ouais, mais plus que des entrants. parce que quand tu prends juste des entrants comme ça, le problème c'est que ça reste pas. Donc, tu n'arrives pas à Du rêve des choses comme ça. non, Ça fait sur le coup pour les plantations qui sont là, mais si tu n'as pas restauré la structure du sol, ça part avec l'autre pluie, ça disparaît. Donc, il y a un travail beaucoup plus fin que ça Donc vous avez fait, on est loin d'avoir réussi, parce que c'est des choses qui se font sur des dizaines d'années, pas du jour au lendemain. Donc là, en ce moment, on est en train d'essayer pas mal. La Gros Foresterie, c'est un bon moyen de redonner de la structure. On a aussi passé, on est en train de passer. On n'est pas encore complètement parfait à ce niveau-là, mais en biodynamie, c'est aussi un moyen de prêter une attention beaucoup plus grande à la vie des migrés organismes et à comment on redonne de la vie au sol. Et puis, voilà, et puis on mène des expérimentations. On essaie de faire deux champs avec telle technique, un avec telle technique, de venir faire des analyses, des choses comme ça, et puis, de manière générale aussi, d'aller au-delà de la culture, mais de regarder un petit peu autour et de faire attention à la biodiversité.
Matthieu
Le truc, c'est, quelques années après, ça se casse la gueule. Là, maintenant, c'est 2 millions, il va falloir qu'on les emprunte à côté. Donc, ça reste possible, mais c'est un autre enjeu. Et puis, après, il va créer l'équipe, créer la COP, etc. Mais c'est vrai qu'on avait en ligne de mire ce financement participatif, qui est vraiment ça a deux faces. Sur le financement participatif, parce que c'est clairement un système de financement, on va clairement demander de l'argent aux gens, clairement, mais en leur demandant de l'argent, on leur demande pas juste de l'argent en échange d'argent. En général, quand on va avoir un actionnaire, on dit tiens, donne-moi de l'argent, je t'en donnerai plus. Et puis, comment dire, le contrat s'arrête là. Là, nous, on lui donne de l'argent et en plus, vient participer, vient donner, et moi, je ne vais pas te donner de l'argent, je vais te donner du sens. Enfin, c'est une autre relation qui se met en place Et du coup, je dis toujours moi, je préfère 100 000 sociétaires qui mettent 100 euros que 10 qui mettent un million, parce que, même si c'est beaucoup plus de gestion, beaucoup plus de complexité, le but, c'est de faire corps. Et ça, c'est vraiment un truc qui a amené Julien Noé, mais moi, je me suis vraiment approprié. C'est que j'ai même commencé à ressentir, au sein d'Arcadie, à un certain niveau, même quand on veut faire les choses bien, qu'on pousse tous les curseurs à fond, le système capitaliste de la SA et de la façon dont voilà comment l'actionnaire est protégé par la loi, et tout ça. Et bien, à un moment donné, on est bloqué par ça. Il y a une espèce de mécanisme qui fait que tu n'as pas le choix que, finalement, de faire gagner beaucoup d'argent à des actionnaires. Parce que voilà, tout simplement, parce qu'en fait, même si tu ne distribues pas les dividendes, quand on dit, on garde l'argent dans l'entreprise, il y a des gens qui disent un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour l'entreprise. En fait, c'est deux tiers pour les actionnaires...
Matthieu