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Laura LEPERS
CO-ANIMATRICE
À VOUS LES STUDIOS #01 - Dans les coulisses du podcast Le Board avec Flavie
Qui incarne la voix du Board ?
Il s’agit de Flavie Prévot, ancienne cadre dirigeante en entreprise, aujourd’hui free-lance et grande consommatrice de podcast. C’est en plein confinement, “en pyjama dans [son] salon et en autodidacte” que Flavie décide de se lancer dans l’aventure podcastique. Avec une réelle expertise dans son domaine, Flavie est littéralement une mordue de travail et de création de contenu (de qualité, cela va sans dire).
Dans quel contexte s’est lancé son podcast ?
Pendant le confinement, le constat est sans appel : réseauter, lui manque ! Finis les déjeuners, les rencontres et les discussions pour apprendre dans son métier. Alors, ni une, ni deux, Flavie se décide à lancer son podcast.
Petit à petit, ça m'a accompagné dans ma propre aventure parce que je suis passée de salariée à solopreneur et du coup j'ai continué à documenter mes apprentissages à travers Le Board.
Donc voilà, pour moi, Le Board, c'est un moyen de me former d'abord et ensuite je le partage parce que je pense que si moi ça m'intéresse, il y a peut-être d'autres gens que ça pourrait intéresser.
Les coulisses du lancement ?
Dans la tête de Flavie, le moins que l’on puisse dire est que ça fuse !
Décider de lancer un podcast est une chose, mais concrètement, après on fait quoi?
Flavie procède par étapes, sans tergiverser. Elle regarde déjà dans son réseau les potentiels invités qu’elle connaît déjà et qui ont des choses intéressantes à partager.
Ces gens-là, j'ai envie de les faire parler parce que, en fait, les gens ne les connaissent pas forcément. Ce n’est pas forcément des méga stars, genre des sportifs de haut niveau mais je sais que ce qu'ils ont à dire, c'est super intéressant.
Donc j'ai préparé ensuite un guide d'entretien, j'ai organisé mes premiers entretiens par visioconférence, j'ai acheté un micro, tout simple, à 60 euros […] et après je regardais un tuto Audacity.
Ça m’a suffi pour faire mes premiers épisodes qui n’étaient pas au top mais qui étaient pas mal non plus.
Flavie s’organise pour avoir un peu de stock d’épisodes à hauteur d’une dizaine, “pour être rassurée et pas être trop à flux tendu”.
Quel est le format du Board ?
Aujourd’hui, Le Board c’est un podcast pour les solopreneurs ou les entrepreneurs early, c’est-à-dire ce moment où on se lance dans l'entrepreneuriat, on n’a pas encore d'argent ou de revenus démentiels, donc on fait tout tout seul.
Certains solopreneurs décident d’ailleurs, de plus en plus, de développer leur business seul, par choix.
Flavie donne donc la parole à des experts, chaque semaine sous forme de mini-séries d’épisodes de cinq minutes pour donner des conseils quand on manage sa solo entreprise.
Petite précision : Flavie a commencé en diffusant des épisodes de 30-40 minutes. Depuis, elle a lancé un format plus court de 5 min, organisé sous forme de mini-séries.
Combien de temps à consacrer par semaine ?
En moyenne pour Flavie :
Un épisode est un jour de travail à peu près. Le temps de trouver l'invité, d'enregistrer, de monter, de promouvoir, de faire le post sur LinkedIn et tout. Mais franchement, presque un jour et demi parce que souvent la newsletter, je l'écris le week-end.
Donc compter environ un jour et demi de travail.
Des galères rencontrées ?
Oh oui !
Galère numéro 1 : le stock d’épisodes
Avant l'été, je m'étais retrouvée à flux tendu et ça, c'est l'horreur du podcasteur. C’est-à-dire que tu enregistres et direct, il faut publier, donc ça, ce n’est pas bon du tout. Limite, il vaut mieux accepter de faire une pause et de reprendre quand tu as des épisodes en stock.
Et même avec 4 ou 5 épisodes d’avance, Flavie considère que c’est encore juste. Une interview qui s’annule, une autre un peu ratée qu’il faut replanifier, un mauvais timing et le stock d’avance s’amenuise à vitesse grand V. Pour se retrouver, finalement, en flux tendu.
Galère numéro 2 : le son
Le son est mauvais du côté de l'interviewé et tu n'oses pas lui dire ou tu n'as pas testé avant. Il y a aussi des gens qui marchent, ou alors on entend des bruits ou le son est pourri.
Aujourd’hui, Flavie est intransigeante sur la qualité du son et elle a bien raison. Mieux vaut reporter que diffuser avec un son de mauvaise qualité. Ça décrédibilise vraiment le podcast et le travail du podcaster.
Galère numéro 3 : se faire connaître
Quand tu lances un podcast, tu crois que tout le monde va l'écouter et en fait pas du tout. C'est énormément, énormément de travail pour faire connaître presque de la main à la main ton podcast. Et tu te rends compte que tu mets insuffisamment de temps dans la promotion par rapport au temps que tu mets dans la production.
Mais alors…
Comment faire connaître son podcast ?
Quand on décide de faire connaître son podcast sur un réseau social, on a cette fichue tendance de vouloir rameuter la terre entière à écouter notre dernier épisode qui parle de ci et de ça. On croit bien faire. Et en fait, ZÉRO RETOMBÉE. NADA. Comme l’a bien analysé Flavie :
Personne n'écoute parce que le poste n'a pas de portée réelle.
Flavie a alors retroussé ses manches pour mieux saisir les subtilités et les codes de Linkedin, le réseau social sur lequel elle s’est concentrée.
Je pense que ce qui m'a fait le plus progresser, c'est de créer une page entreprise sur LinkedIn et de commenter des posts relatifs aux sujets dont je parle sur LinkedIn avec ma page de podcast pour que les gens se disent tiens, c'est quoi ce podcast ? Vas-y, je vais voir.
Le conseil suivant paraît simple et logique mais on ne le répétera jamais assez (notamment à notre ego…) :
Apprendre à écrire des choses qui intéressent les gens, qui les font réagir. Et alors seulement LinkedIn m'a apporté des auditeurs.
Écrire que notre dernier épisode est super et qu’il faut foncer l’écouter, n’a aujourd’hui plus grand intérêt.
Un axe que Flavie a aussi expérimenté et validé est la cross promo. Passer sur d’autres podcasts, autres que sur sa thématique a l’avantage de se faire connaître par une nouvelle cible d’auditeurs.
Faut vraiment élargir à 360 degrés un petit peu tous les thèmes, les facettes que tu peux aborder en fonction de ton expérience et ton parcours réussi ou pas.
Une newsletter peut également être un bon moyen de fidéliser sa communauté en lui apportant du contenu inédit et régulier.
Flavie a l’idée de changer le format de son podcast pour passer au niveau supérieur et se faire identifier comme un podcast de référence. OK mais est-ce que ça va plaire à sa communauté ?
Elle décide alors de leur poser directement la question et de tester son idée avec eux.
Je l'ai bêta testé avec des auditeurs. J'ai demandé qui était d'accord pour écouter tout. Ils m'ont confirmé l'intérêt. Ils m'ont permis de corriger deux ou trois trucs et à partir de là, j'ai changé de format.
En quoi le podcast permet de prendre un nouveau virage ?
Comme bon nombre de podcaster, Flavie s’est lancée dans l’aventure podcastique surtout par plaisir et challenge.
J'avais cet esprit entrepreneurial même dans mon taf, mais je n'avais pas d'idée précise. Donc je me suis dit si je fais un podcast qui parle de ce sujet-là, ça me permettra de rencontrer des gens cool, sympas. Par contre, je n'avais pas forcément d'idée de business.
C’est grâce au podcast et aux rencontres effectuées grâce à ce média qu’aujourd’hui, Flavie est devenue freelance et a gardé le podcast pour continuer à se faire connaître.
Elle bifurque d’ailleurs son activité vers le Web 3 en approfondissant un sujet trop méconnu encore aujourd’hui les NFT et le métaverse.
Ses besoins actuels pour développer son podcast ?
Retranscrire tous ses épisodes. Aujourd’hui, tout son contenu est audio. Flavie a donc un catalogue de ressources inédites à exploiter à l’écrit. L’audio c’est bien, mais valoriser et recycler ses épisodes est un vrai travail de fond à faire le plus tôt possible.
Autre besoin pour Flavie : comprendre les codes de la presse écrite.
Merci à Flavie pour son dynamisme, sa soif insatiable d’apprendre et de communiquer et pour sa transparence.
Pistes à retenir :
- Se lancer avec un micro (même simple) mais un VRAI micro
- S’organiser pour avoir du stock d’épisodes d’avance et éviter le flux tendu
- Écrire des posts qui intéressent les gens et les font réagir pour faire connaître son média
- Faire de la cross promo
- Changer son format si ça ne correspond plus à ses attentes (ou à celles de ses auditeurs)
- Monter un dossier de sponsoring avant de lancer son podcast (surtout si c’est une niche)
- Accepter l’idée que lancer un podcast est une aventure à long terme